Ces personnes, comme beaucoup d’autres, viennent d’arriver dans les années 1970. Néanmoins, si d’autres s’émerveilleraient de ce changement temporel, eux ne sont capables que de ronchonner. Ils se plaignent des manques engendrés par ce retour dans le passé, préférant leur vie d’antan. Refusant la plupart du temps d’adresser la parole aux habitants, ils n’ont qu’une idée en tête : Apporter leur futur dans ce passé qui n’est pas le leur. Souvent très intelligents, ils savent comment remédier à leur problème, inventant des objets qui constituaient leur quotidien sous le regard ébahis des Anciens.

La technologie n’est et n’a jamais été un problème à leurs yeux. Doués de leurs mains, ils essaient avec les matériaux du bord de recouvrer leurs objets fétiches. Ils savent pertinemment qu’ils risquent de changer les choses mais en bons rebelles et anarchistes, ils s’en fichent éperdument. Ils s’amusent par exemple à réinventer des œuvres célèbres, se déclarant comme leur inventeur. Aucune loi n’est assez importante à leurs yeux pour être respectée. Leur but est purement et simplement de créer le chaos.

Les Anciens… Il y a à la fois peu de choses et énormément à dire à leur sujet. Présents à Houston depuis leur naissance, ils sont les ancêtres de chaque personne venant du futur. Qu’il s’agisse d’un grand-père, d’un cousin éloigné et beaucoup plus vieux… Ils constituent le passé de chacun. Et pourtant, les Hommes du futur peuvent les découvrir dans leurs plus belles années. Jeunes, ils ne se doutent pas une seule seconde qu’ils auront un jour des enfants voire des petits enfants. Ils ne rassemblent d’ailleurs en rien aux personnes que vous avez côtoyées. Hippies dans l’âme ou fanatiques du disco, ils se déplacent encore avec la grâce de la jeunesse et ne relatent jamais le passé.

En outre, vous ne trouverez jamais de photos de vos parents dans leurs maisons et encore moins des photos de vous, enfant. Vous n’existez pas à leurs yeux, du moins, pas tel que vous existerez d’ici quelques années. Ils ont tous un caractère qui leur est propre, mais après tout… Qui n’a jamais rêvé de rencontrer un membre de sa famille lorsqu’il n’était pas aussi hargneux et dégoûté de la vie ? Et qui n’a jamais rêvé connaître les anciens prétendants de sa famille ? Plus besoin d’afficher une grimace lorsque votre grand-mère vous racontera ce qu’elle faisait dans sa jeunesse. Vous la voyez, actuellement, rayonnante de vigueur. Et ils tiennent à ce que leur vie reste aussi sereine.

Souvent un tantinet dépressifs – du moins, c’est ainsi qu’ils sont perçus par le reste de la population – les Neutres sont lassés par la vie. Qu’ils soient en 2012 comme avant ou dans les années 1970 avec leur famille, c’est du pareil au même. Agacés par leur passé, ils ne font que survivre. Néanmoins, qui ne dit qu’ils ne vont pas recouvrer un peu de joie de vivre dans cet univers si différent de leur présent qui est maintenant leur futur ? Les temps ont changés. Lorsque vous entendez vos grands-parents vous raconter leurs jeunesses, ils clament à quel point « c’était le bon temps ». Les Neutres, comme tous les autres, peuvent enfin découvrir la signification de cette phrase...

Et s’ils se montrent à leur arrivée clairement défavorable au fait d’afficher un sourire ou un semblant de joie à l’idée d’être à Houston avec ces personnes chères à leurs yeux, il ne fait presque aucun doute que leur avis changera. En attendant, ils sont blasés et sont peut-être les personnes les plus équilibrées dans toutes celles qui ont atterris en 1970. Ils parlent à tout un chacun, sans se soucier de savoir s’ils sont heureux ou non d’être ici. Eux ne s’en portent pas plus mal, sans en être pourtant ravi… C’est la vie ! Les changements en font parti, et ils les acceptent les bras ouverts, quand bien même cela perturbe leur vie.

Qui n’a jamais rêvé de connaître les années 1970 ? Ce n’est sûrement pas eux. Ils adorent cette époque et sont plus que ravis d’être arrivé ici. C’est, à leur yeux – et pour les plus croyants d’entre eux – un Don du Ciel. Ils tentent de s’adapter bien que leurs habitudes soient chamboulées et accueillent chaque nouveau jour dans cette époque à bras ouverts. Au final, ils préfèrent encore être ici plutôt que de retourner à cette vie qu’ils ont quitté. Cette ancienne vie n’était pas si terrible que ça. Du moins, pas pour tout le monde. Mais cette époque détient tellement plus d’intérêts… Surtout parce qu’elle est nouvelle, parce qu’elle est inconnue, mais passons.

Dans tous les cas, ils sont heureux. Heureux d’être là, heureux de pouvoir connaître des gens qu’ils n’auraient jamais connu – ou qu’ils n’ont pas pu connaître, tout dépend la façon de voir les choses – et heureux d’être dans cet univers qui, nous pouvons l’avouer, est complètement déjanté. Après tout, qui serait réellement surprit de voir des gens en train de fumer des joints ou de la chicha dans les années 70 ? Pas vous. Pas après tout ce que vous avez entendu à propos de cette époque. Ils en profitent à fond et espèrent ne jamais en repartir.

Eux, ce sont les plus dangereux ou presque. Détestant cette vie, ils n’on qu’une idée en tête : Repartir dans leur présent, qui est à présent leur futur. Ils sont prêts à tout pour ça. S’ils sont quelque peu réticents à adresser la parole à ces gens qui devraient bénéficier de quelques années de plus – une trentaine au bas mot – ils le font quand même, pour avoir un espoir de retrouver la technologie et le XXIème siècle. Mais comparés aux Récalcitrants, ce sont des Anges. Ils ne sont pas véhéments, ils ne montrent pas leur mécontentement en cassant tout sur leur passage… Ils ne veulent juste pas rester. Mais leur psychologie est dure à cerner. Ils peuvent avoir des pulsions un tantinet violentes à cause de cette sensation qu’ils ressentent d’être perdus.

Dans tous les cas, pour eux, le bonheur ne se trouve pas à Houston. La mode seventy, ce n’est clairement pas leur truc. Les fringues à fleurs et les couleurs pétantes ne vont pas à leur teint. Du moins, ce sont les séries d’excuses qu’ils se trouvent pour expliquer le fait qu’ils ne se sentent pas bien ici, quand bien même des gens les apprécient. Ils se fichent de laisser derrière eux une flopée de personnes sympathiques avec qui ils auraient pu se lier d’amitié… Egoïstes ? Un peu. Ils ne pensent qu’à leur petit confort et à se ruiner la santé au travail.